Internet par satellite au Québec : Starlink est-il encore roi en 2025 ?

Depuis 2022, je vis une transformation radicale de ma connexion Internet... depuis un terrain de camping. Oui, vous avez bien lu. Grâce à Starlink, le service Internet par satellite de SpaceX, j’ai pu dire adieu à la télé par satellite hors de prix et aux forfaits LTE limités en données. Ma roulotte est désormais aussi bien connectée que mon bureau à la maison. Mais en 2025, avec l’arrivée d’alternatives sérieuses sur le marché, une inflation des prix et les décisions parfois lunaires d’Elon Musk, une question se pose : Starlink est-il toujours le roi de l’Internet rural et nomade au Québec, ou assiste-t-on à la fin de son monopole ?

✨ Mon installation Starlink : simple, robuste, efficace

J’utilise Starlink depuis l’été 2022 sur mon terrain de camping au Saguenay. L’abonnement est flexible : je suis sur le forfait résidentiel pendant l'été, et juste avant de quitter les lieux, je bascule en mode "RV" (nomade) pour mettre le service en pause sans frais ni pénalité. Une manœuvre simple, rapide et idéale pour ceux qui vivent la saison estivale en mode connecté.

Le matériel ? J’ai payé environ 980 $ taxes incluses pour l’antenne motorisée Génération 2. Elle est installée sur un mât de 12 pieds en bois traité 4x4, bien stable, qui surplombe les arbres et les bâtiments. Pour améliorer la distribution du signal et partager la connexion avec mes voisins (et ainsi diviser les coûts), j’ai intégré un routeur TP-Link Omada. C’est une configuration semi-professionnelle qui fonctionne à merveille.

En 2024, j’ai laissé l’antenne installée tout l’hiver — une première. Aucun problème au redémarrage après la fonte des neiges : quelques mises à jour logicielles, et c’est reparti. J’ai tout de même pris soin d’orienter l’antenne pour qu’elle ait une inclinaison optimisée et éviter les accumulations de neige.

🚀 Des performances stables et franchement impressionnantes

Voici mes vitesses moyennes mesurées sur plusieurs mois en 2024 :

Téléchargement : 110 Mbps


Téléversement : 22 Mbps


Ping : suffisamment bas pour le télétravail et le jeu en ligne

Côté utilisation, c’est le jour et la nuit comparé aux anciennes solutions. Je streame en Full HD (et même en 4K quand le matériel le permet), j’utilise Disney+, Plex, YouTube, Netflix, et même l’application Bell Télé. Je fais du télétravail, je synchronise des fichiers lourds avec mon NAS, et je fais des appels vidéo sans saccade. Le plus impressionnant ? Même avec plusieurs personnes connectées à la fois, la stabilité reste au rendez-vous. Starlink s’en sort haut la main pour les usages intensifs.

🚑 Les alternatives testées : déceptions et limitations

Avant Starlink, c’était toute une gymnastique technologique. En 2020 et 2021, j’ai utilisé un modem LTE sur un autre terrain de camping situé à proximité d’une tour cellulaire. C’était « acceptable », jusqu’à ce qu’on dépasse les maigres forfaits de 20 Go mensuels. À cette époque, on atteignait vite la limite, et les coûts explosaient.

Aujourd’hui, sur mon terrain actuel, nous sommes situés à environ 7–8 km de la tour cellulaire la plus proche. Résultat : signal LTE médiocre, débit insuffisant. Plusieurs campeurs tentent des alternatives, mais les résultats sont loin d’être satisfaisants :

Amplificateurs LTE : ils amplifient un signal déjà faible. Résultat : lent et instable.


Wi-Fi du camping (opéré par un tiers) : environ 3 à 4 Mbps pour 60 à 70 $/mois, avec des problèmes de latence, de congestion et de sécurité. À ce prix-là, c’est plus une rustine qu’une solution durable.


Xplornet : souvent autour de 15 à 20 Mbps pour un tarif de 120 $/mois, avec un ping très élevé, une limite de données, et des frais pour suspendre le service. Peu de valeur pour le prix payé.

Face à ces options, Starlink reste compétitif et fonctionnel, même avec un abonnement à 140 $/mois (ou 110 $ avec le forfait "Lite", récemment lancé).

🤔 2025 : toujours au sommet... mais jusqu'à quand ?

Starlink a changé ma vie numérique au camping. Avant, je devais m’abonner à une télévision satellite pour 130 $/mois juste pour avoir un semblant de contenu à l’écran. Aujourd’hui, j’ai accès à tout : streaming, info en direct, contenus à la demande, travail à distance, gaming. J’écris même cet article directement depuis ma roulotte, connecté à Starlink.

Mais je garde l’œil ouvert. Des acteurs importants se préparent à faire leur entrée ou à renforcer leur présence sur le marché :

Telesat Lightspeed (un projet 100 % canadien, prévu pour 2026)


Amazon Kuiper, qui a déjà ses premiers satellites en orbite


OneWeb, en partenariat avec Eutelsat


Des solutions hybrides 5G + satellites LEO qui pourraient émerger dans les prochaines années

Et puis, il y a le facteur Elon Musk. Les décisions parfois imprévisibles du PDG de SpaceX (changements de tarifs, nouvelles politiques de suspension, gestion opaque) commencent à faire grincer des dents. Starlink reste une solution de premier choix, mais ce n’est plus la seule, et surtout, ce n’est plus sans concurrence.

✅ Verdict : encore roi, mais la cour se remplit

Si je devais prendre une décision aujourd’hui, je réinvestirais dans Starlink sans hésitation. La qualité est au rendez-vous, l’installation est simple, et le rapport qualité-prix reste raisonnable quand on considère les alternatives réelles dans les zones rurales du Québec.

Cependant, les cartes sont en train d’être rebattues. Les prix de l’équipement baissent, les joueurs se multiplient, et les usages évoluent rapidement. Si vous n’avez pas encore sauté le pas, il peut valoir la peine de garder un œil sur les prochains mois. Telesat, en particulier, pourrait être un game changer pour les Canadiens, avec un réseau pensé localement.

Pour l’instant, Starlink conserve sa couronne dans le ciel québécois, mais il n’est plus seul sur le trône.


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